Un seul métier à la fois ? Pourquoi faut-il choisir ?

S’il y a une chose qui est positive avec l’arrivée d’Internet, c’est que la connaissance n’a jamais été aussi accessible.

Lors du précédent millénaire, il fallait faire de longues études pour acquérir une seule compétence (pour les experts) ou un seul domaine de compétences pour les chanceux généralistes (moins bien payés). Puis on travaillait cette seule compétence pour le reste de notre vie, en espérant monter les barreaux de l’échelle sociale du domaine maitrisé.

Changer de métier, c’est devenu possible !

Aujourd’hui, il est devenu plus facile d’avoir plusieurs vies dans une vie. En quelques clics, on peut découvrir tout un tas de nouvelles possibilités de métier. Se former a été rendu accessible à tous, et l’état français a renforcé ce phénomène il y a 5 ans en créant le compte personnel de formation. Il permet d’accéder à des formations financées sans avoir besoin de passer par son employeur.

Hormis les boomers qui continuent de s’accrocher à un monde passé, faire une “reconversion professionnelle” est quelque chose qui est, aujourd’hui, perçu positivement. Non seulement cela permet de ne pas rester enfermé dans une case toute sa vie, mais ça répond de surcroît clairement au besoin d’une société qui ne fait que se transformer à une vitesse vertigineuse.

Avoir plusieurs métiers en même temps

Cependant, ce n’est pas la question. Ce que je ne comprends pas, c’est pourquoi il faut nécessairement avoir une seule activité professionnelle à la fois. Pourquoi n’est-il pas possible d’être consultant marketing, cuisinier et commerçant au même moment de sa vie ?

Depuis 2 ans, je suis l’aventure d’une youtubeuse qui vit au Svalbard, une île proche du pôle Nord. Seuls quelques milliers de personnes vivent sur cet archipel totalement isolé dont la survie dépend principalement de l’acheminement des produits nécessaires par avion. Une partie de la population est donc obligée d’exercer 2 ou 3 métiers pour faire tourner l’île. Certes, tous les métiers ne sont pas toujours des plus passionnants, mais là-bas, exercer plusieurs activités professionnelles est en même temps une norme par nécessité.

Pour ma part, j’ai beaucoup de sujets qui me passionnent :

• L’entrepreneuriat
• La communication et le marketing
• Le digital
• Les nouvelles technologies
• L’horlogerie
• La photographie
• Le cinéma
• La musique
• La parfumerie
• Les jeux vidéo
• Et même la foi chrétienne

Au mieux, j’ai réussi à transformer les 3 premiers de la liste en une activité professionnelle rémunératrice grâce à mon agence.

Alors c’est vrai, l’entrepreneuriat me permettrait d’avoir une activité dans chacun de ces domaines. Je pourrais me dire : “pourquoi pas avoir une activité principale et développer des activités annexes, peut-être moins rentables ?”

Le problème, c’est qu’à moins de s’appeler Elon Musk ou Bill Gates, cela semble ne pas avoir de sens dans notre monde aujourd’hui. Seul un milliardaire qui a déjà réussi à atteindre le dernier barreau de l’échelle de son domaine a visiblement le droit de tenter de grimper sur une nouvelle échelle. Sans compter qu’il a “suffisamment d’argent” pour pouvoir se permettre de travailler par passion et plus par cupidité.

Suis-je le seul que cette vision de la vie professionnelle dérange ? Très peu d’entre nous deviendront milliardaires. De toute façon, est-ce vraiment ce que je souhaite ? Avons-nous vraiment besoin d’un milliard d’euros pour nous rendre compte que diversifier ses activités est plus passionnant que diversifier ses portefeuilles ?

Alors je rêve d’un monde ou je peux être en même temps entrepreneur dans le marketing, tout en étant journaliste-horloger, artiste-photographe, compositeur et pourquoi pas critique de cinéma… Je rêve d’un monde où mes choix de vie ne seront pas dictés par la rentabilité, mais par la passion qui m’anime.

En attendant, je m’accommode de la réalité et fais le choix qui semble le plus raisonnable.

Les slasheurs

Il existe bien une catégorie d’individus qu’on appelle les “slasheurs”. Ce sont des personnes qui exercent plusieurs activités professionnelles en même temps dans le but de pouvoir exprimer leur pleine créativité.

Le nom « slasheurs » vient du slash (/) qu’on va retrouver dans l’intitulé de leur poste.

Malheureusement, ils sont aujourd’hui très minoritaires et la perception de leur travail est ambiguë. On considère qu’ils n’ont pas su se spécialiser (comme cela représentait l’accomplissement ultime) ou bien qu’ils se cherchent encore.

Et toi, qu’en penses-tu ? Je suppose que si tu as lu jusque-là, c’est que tu as également un avis sur la question et je serai enchanté de l’entendre.